LES ZODIAQUES DE LA BASILIQUE DE SAINT-DENIS
(6.3.1 - En France) par sylvietribut le 19-06-2016
Si l’on s’en réfère à la « Vie de Sainte Geneviève », la sainte patronne de Paris, comme elle visitait le tombeau de Saint Denis, ce saint martyr, elle aurait trouvé qu’il était peu digne d’un personnage aussi valeureux. Elle va donc réussir à obtenir du clergé parisien d’acheter des terres sur le « vicus Catulliacus » et d’y faire édifier une chapelle entre 450 et 475. Cependant, l’endroit était déjà construit depuis le Bas-Empire. On y trouvait en effet une nécropole gallo-romaine. Selon une légende, Denis aurait été martyrisé sur l’emplacement de l’actuelle église Saint-Denys de la Chapelle. Un récit qui remonte au Ve siècle, raconte qu’une chrétienne nommée Catulla aurait inhumé le corps du saint dans un champ lui appartenant. Et ce n’est que par la suite qu’un mausolée aurait été élevé, devenant rapidement l’objet d’un culte. La présence de plusieurs sarcophages d’aristocrates en attesterait. Quant à la Légende dorée de Jacques de Voragine, elle popularise le mythe de Saint Denis qui, après sa décollation, se serait relevé et aurait marché, la tête dans les mains, jusqu’au lieu où il voulait être enterré, dans le cimetière gallo-romain de Caolacus, que Sainte Geneviève aurait retrouvé.
La basilique Saint-Denis à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis
Par la suite, et pendant douze siècles, la basilique de Saint-Denis sera la nécropole des rois de France. Les mausolées vides de leurs cendres sont pour la plupart sans authenticité. Cependant, quelques-uns subsistent et sont très intéressants d’un point de vue artistique, comme le mausolée de Dagobert avec ses statues et bas-reliefs du XIIIe siècle, ainsi que la statue de la reine Mathilde qui est une des plus belles parmi celles qui nous viennent du Moyen Age. Il y a aussi le mausolée de Louis XII et d’Anne de Bretagne, œuvre de sculpteurs florentins (1517 à 1531) : vingt statues qui représentent les vertus cardinales, les douze apôtres et les défunts ; le tombeau d’Henri II et de Catherine de Médicis, de Pierre Lescot et de Germain Pilon ou encore le mausolée de François 1er, une des plus belles productions de la Renaissance.
La Justice, vertu cardinale – Basilique de Saint-Denis
Les vertus cardinales sont assises : il s’agit de la Justice dont l’épée a disparu qui correspond à la Balance, la Force tenant une colonne entre ses bras est qui en analogie avec le Bélier, la Tempérance qui serait le Cancer et la Prudence dont le miroir a disparu n’est autre que le Capricorne. Ces quatre signes représentent les signes cardinaux du zodiaque.
Certains mausolées provenant d’autres églises ont été envoyés à Saint-Denis au cours du XIXe siècle, mais le vrai trésor de la basilique fut dispersé pendant la révolution, en 1793, puis en partie reconstitué par la suite.
Saint Denis
La basilique Saint-Denis actuelle est une église de style gothique, située au centre de la ville de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, à environ 5 kilomètres au nord de Paris. Fondée en tant qu’abbatiale, elle a aujourd’hui le statut de « basilique mineure », mais elle est quand même la cathédrale du diocèse de Saint-Denis depuis 1966. Quant à l’ancienne abbaye royale de Saint-Denis, elle est associée à l’histoire du monde des Francs. Elle sera dénommée « basilique » dès l’époque mérovingienne et s’élève donc sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain, lieu de sépulture de Saint Denis martyrisé vers 250.
Le transept de l’église abbatiale, d’une ampleur exceptionnelle, fut destiné à accueillir les tombeaux royaux. C’est pourquoi elle est la nécropole des rois de France depuis les Robertiens et les Capétiens directs, même si plusieurs rois mérovingiens, puis carolingiens, ont également choisi avant eux d’y reposer.
Le signe des Poissons du zodiaque de la rosace de la Basilique Saint-Denis
La basilique Saint-Denis a fait l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques ès 1862. Le jardin qui l’entoure fut l’objet d’un classement au titre des Monuments historiques depuis le 19 août 1926.
La rosace du zodiaque de la basilique de Saint-Denis
Outre les tombeaux des rois de France, la basilique abrite trois magnifiques zodiaques et les vitraux sont intéressants à observer. Ce sont des créations du XIXe siècle, commandées par les architectes Debret et Viollet-le-Duc. En effet, les verrières médiévales des fenêtres avaient été détruites pendant la Révolution pour récupérer le plomb. Ces vitraux racontent la légende de Saint Denis ainsi que plusieurs épisodes de l’histoire de la Basilique. Dans la nef, la longue galerie de rois et de reines débouche sur deux immenses roses. La rose sud est une structure de pierre de plus de 14 mètres de diamètre qui aurait servi de modèle à celle de Notre-Dame de Paris. Mais cette roue de lumière représente autour de la figure centrale de Dieu bénissant des anges et les douze signes du zodiaque suggérant la course du Soleil, accompagnée des vingt-quatre travaux agricoles qui ponctuent le cours de l’année. C’est le Verseau qui se trouve en haut. La restauration de l’ensemble date de 1847.
La Balance sur le pavement de la Basilique de Saint-Denis
Un second zodiaque se trouve au sol, face à l’autel de l’église, il représente les douze signes du zodiaque qui s’alignent.
Quant au troisième zodiaque, il est extérieur et on le remarque au portail gauche de la façade ouest et date également du XIXe siècle. Ce sont des colonnes sculptées qui représentent également les signes du zodiaque associés aux mois et aux travaux.
Portail gauche avec zodiaque de la Basilique de Saint-Denis